Tape-là! On part en Chine!

Vincent a partagé son projet en décembre 2015. Je ne demandais qu’à être convaincue. En août 2016 nous avons décidé de partir ensemble vers la Chine. Les préparatifs étaient lancés. Nous nous donnions un an pour économiser et s’organiser.

Vincent rêve de rejoindre la Chine à pied depuis quelques années.
Moi, je retrouve les plaisirs de la marche au milieu des montagnes avec mes frères. J’aimerais que l’été ne s’arrête pas. J’étouffe à l’idée de retourner passer mes journées dans un bureau.

Un soir, un peu arrosé, nous parlons de randonnée. Nous découvrons nos passions communes pour la nature, les plantes, les marches introspectives et la découverte de nouveaux décors à chaque tournant de GR.
– « Viens, on part en Chine à pied !
– Chiche !
– Top là ! »
Clap ! C’est tapé, c’est promis, nous iront en Chine à pied.

Mais voilà, le lendemain, l’euphorie (ou l’alcool) retombe.
– « En Chine à pied, t’es complètement malade ! » En juriste, j’ajoute : « Mon consentement n’était pas éclairé. Ça vaut pas ». Je ne convaincs pas Vincent.

Je tente d’enfouir ce voyage dans un recoin de ma tête. Mais l’idée est bien là. 8000 km. Plus d’une année sur les chemins. Il faudrait tout plaquer. Cela me paraît fou et tellement déraisonnable (je suis quelqu’un de très raisonnable, je me soigne). Vincent rêve toujours. Un travail, un appartement, ça se retrouve facilement.

Une escapade à Florence et une randonnée alpine plus tard, nous commençons à rêver ensemble. Nous aimerions quitter la vie parisienne qui nous enferme. Changer d’entreprise, voir même de boulot. Notre quotidien nous apparaît artificiel. Cela serait le moment idéal pour faire une césure.

Lors d’un week-end à Paris, ce projet fou nous habite. Idée fixe chez Vincent. Il a besoin de partir. Moi, j’ai des fourmis dans les pieds, je veux traverser le monde. Et puis, il ne faudrait pas tant d’argent que cela, en économisant un an, c’est peut-être faisable… C’est décidé, nous partons.

La concentration au travail est difficile. L’esprit vagabonde déjà vers l’Europe et l’Asie. En deux semaines, une première version du site Internet est créée, la liste du matériel nécessaire dressée. L’itinéraire des premiers mois se dessine. Pour le reste, nous verrons bien ou nous mènent nos pieds et nos rencontres.

Vincent a déjà l’argent. Un véritable écureuil, il a bien mis de côté. Moi, disons que j’ai profité ces derniers temps… Je vais devoir manger des pâtes pendant des mois pour collecter la somme requise. Mais rien d’infaisable. Ce projet ne me quitte plus, départ en juin 2017, J-11mois, l’année va être longue !

Amélie.